Lors de son parcours en territoire suisse, le Doubs s’écoule des Brenets à Brémoncourt et constitue presque toujours une frontière naturelle avec la France. Le Parc naturel du Doubs offre un paysage typique où alternent, à la manière d’une mosaïque, pâturages boisés et forêts. Pendant des siècles, ces étendues étaient consacrées à l’élevage de bétail, à l’élevage chevalin et à l’exploitation forestière. À l’extrémité nord du haut plateau, le terrain descend en pente raide vers le Doubs. Par endroits, la rivière a formé des gorges aux allures de canyon et s’écoule dans la vallée tantôt doucement, tantôt sauvagement. La valeur naturelle de cette région va de pair avec la grande diversité et la rareté de nombreux habitats tels que zones alluviales, prairies de fleurs sauvages, arbres isolés, haies, berges ou encore forêts et pâturages boisés typiques.

La randonnée débute à Maison Monsieur. En montant légèrement, on suit le beau sentier sur les hauteurs des Côtes du Doubs avant d’atteindre Biaufond, où des dizaines de cygnes et de canards s’ébattent dans le lac du même nom. Comme d’habitude pour les vallées fluviales dans les régions karstiques, le canyon offre aux plantes et aux animaux des habitats particulièrement variés: falaises, éboulis, chenaux de crue et d’étiage, méandres, îles et bras morts. Le Doubs fait un coude à droite après le lac de Biaufond. Une fois n’est pas coutume, le chemin de randonnée continue de grimper sur une centaine de mètres de dénivelé.

Pour atteindre La Goule, il faut compter trois bonnes heures. Un peu plus loin, on arrive à la réserve forestière du Theusseret créée en 1992 et qui, avec ses 89 ha, est l’une des dix plus grandes de Suisse. La nature y est laissée à elle-même et on n’y exploite plus le bois. Une fois passé devant la centrale électrique et après quelque cinq heures et demie de marche, on rejoint Goumois, destination finale de l’étape. Le village se trouve en partie sur sol suisse et en partie sur territoire français, le Doubs faisant office de frontière avec la France. Bien que les frontières aient été fixées lors du Congrès de Vienne, les deux parties du village se sont toujours partagé les infrastructures. Ainsi, l’école se trouve sur le sol suisse, tandis que l’église est située en France.