La Suisse à pied
La Via Jacobi à six pattes
4 ViaJacobi

La Via Jacobi à six pattes
Rorschach- / Konstanz (D)–Genève (Grenze)
Plusieurs jours de marche, sac à dos, seule avec mon chien Quito… Cela fait plus d'une année que ce challenge / projet me trottait dans la tête….
Au départ je pensais faire plusieurs étapes du chemin des crêtes du Jura, mais après quelques recherches j'ai dû abandonner cet itinéraire pour diverses raisons. Je me suis donc décidée pour la Via jacobi, au travers de cette magnifique région qu’est l’Oberland Bernois pour ce week end de l’Ascension 2016 !
Jour 1 | Brünigpass – Interlaken
Cela représente environ 30 km. Mon ami a voulu nous (Quito et moi) amener au Brünigpass en voiture. Le chemin depuis Yvonand, aux aurores, me paraît long, très long, je stresse, j'ai peur, peur d'avoir oublié quelque chose. Ai-‐je aussi pensé à tout pour Quito? J’espère, lui qui n’a rien demandé !
Cela représente pour moi un grand challenge ! Les distances, le dénivelé, mais aussi mon sac à dos de 19.1 kg (avec notamment la nourriture pour Quito!) et les soirées seule.
Une fois arrivés, après une pause café au col voici – enfin – l'heure de partir. J'ai promis de retenir mes larmes, c'est dur mais l'excitation que le moment M du jour J soit arrivé est plus forte et nous nous quittons sans larmes. Quito est prêt et tire déjà sans se retourner. C'est parti !!
Cela commence par une montée légère puis une belle descente. Mon sac me fait déjà souffrir. Comment vais – je tenir les 4 jours avec ces 19.1 kg? Nous continuons et faisons une première pause dès que nous arrivons au bord du lac de Brienz. C'est grandiose ! Et la météo est avec nous. Nous continuons notre route, en montée par la rive droite du lac. Les paysages sont à couper le souffle. Je redoute le pont suspendu à venir vers le km 15 (j'ai le vertige). Par chance un couple avec 2 chiens l'emprunte juste avant nous, je profite du moment pour les suivre de très très près, ne pas regarder en bas et foncer! C'est bon, il est derrière !
Ensuite le chemin redescend au bord du lac, j'en profite pour faire la pause de midi, courte, il nous reste du chemin.... Qui remonte, à nouveau, plus les km avancent plus c'est dur. Les petites pauses deviennent de plus en plus fréquentes, le rythme ralenti, Quito souffre de la chaleur. J’ai le temps de réfléchir… La pensée du jour sera qu’il faut parfois être seule pour apprécier la valeur d'être à deux !
Le chemin descend et nous apercevons – déjà – Interlaken. A ce moment là je m'aperçois que mon Camel bag est vide ! J'ai soif et je n'ai plus d'eau. J'ai déjà bu 3 litres. Quito lui a souvent pu boire dans les ruisseaux, au lac et dans les fontaines. J'hésite entre filtrer l'eau du port ou l'eau des WC publics. On devient moins douillet dans ces moments là. J'opte pour l'eau des WC publics. Nous arrivons à l'hôtel réservé à Interlaken. Une surprise de mon ami m’attend : un Rivella frais, que du bonheur ! Mais la surprise m’émeut et je ne peux retenir mes larmes après une journée comme celle-‐ci. Maintenant il me faut gérer la solitude le soir au restaurant. Tout se passe très bien et bientôt vient l’heure de dormir. La nuit sera courte car le sommeil est difficile à trouver, malgré la fatigue.
Cela représente environ 30 km. Mon ami a voulu nous (Quito et moi) amener au Brünigpass en voiture. Le chemin depuis Yvonand, aux aurores, me paraît long, très long, je stresse, j'ai peur, peur d'avoir oublié quelque chose. Ai-‐je aussi pensé à tout pour Quito? J’espère, lui qui n’a rien demandé !
Cela représente pour moi un grand challenge ! Les distances, le dénivelé, mais aussi mon sac à dos de 19.1 kg (avec notamment la nourriture pour Quito!) et les soirées seule.
Une fois arrivés, après une pause café au col voici – enfin – l'heure de partir. J'ai promis de retenir mes larmes, c'est dur mais l'excitation que le moment M du jour J soit arrivé est plus forte et nous nous quittons sans larmes. Quito est prêt et tire déjà sans se retourner. C'est parti !!
Cela commence par une montée légère puis une belle descente. Mon sac me fait déjà souffrir. Comment vais – je tenir les 4 jours avec ces 19.1 kg? Nous continuons et faisons une première pause dès que nous arrivons au bord du lac de Brienz. C'est grandiose ! Et la météo est avec nous. Nous continuons notre route, en montée par la rive droite du lac. Les paysages sont à couper le souffle. Je redoute le pont suspendu à venir vers le km 15 (j'ai le vertige). Par chance un couple avec 2 chiens l'emprunte juste avant nous, je profite du moment pour les suivre de très très près, ne pas regarder en bas et foncer! C'est bon, il est derrière !
Ensuite le chemin redescend au bord du lac, j'en profite pour faire la pause de midi, courte, il nous reste du chemin.... Qui remonte, à nouveau, plus les km avancent plus c'est dur. Les petites pauses deviennent de plus en plus fréquentes, le rythme ralenti, Quito souffre de la chaleur. J’ai le temps de réfléchir… La pensée du jour sera qu’il faut parfois être seule pour apprécier la valeur d'être à deux !
Le chemin descend et nous apercevons – déjà – Interlaken. A ce moment là je m'aperçois que mon Camel bag est vide ! J'ai soif et je n'ai plus d'eau. J'ai déjà bu 3 litres. Quito lui a souvent pu boire dans les ruisseaux, au lac et dans les fontaines. J'hésite entre filtrer l'eau du port ou l'eau des WC publics. On devient moins douillet dans ces moments là. J'opte pour l'eau des WC publics. Nous arrivons à l'hôtel réservé à Interlaken. Une surprise de mon ami m’attend : un Rivella frais, que du bonheur ! Mais la surprise m’émeut et je ne peux retenir mes larmes après une journée comme celle-‐ci. Maintenant il me faut gérer la solitude le soir au restaurant. Tout se passe très bien et bientôt vient l’heure de dormir. La nuit sera courte car le sommeil est difficile à trouver, malgré la fatigue.
Jour 2 | Interlaken – Gunten puis bateau jusqu'à Spiez
Le matin je me sens en pleine forme et suis toute excitée par cette nouvelle journée à venir. Après la première sortie de Quito dans Interlaken, quelques courses et un copieux petit déjeuner (seule également) nous repartons. A peine quitté Interlaken que mon sac à dos me fait déjà souffrir, dès les premiers instants ! Aller ça va vite aller mieux. Nous reprenons le chemin n° 4. Quito est plein de motivation. Il fait plaisir à voir.
Nous dépassons un groupe d’une vingtaine de jeunes scouts allemands. Rapidement le chemin monte, quelle horreur, je sens la fatigue de la veille. Le paysage change mais est toujours grandiose, nous avons maintenant le Niesen en face. J'ai prévu de dormir dans une chambre d'hôte à Spiez mais ne sais pas encore exactement d'où nous prendrons le bateau, en effet nous longeons la rive Nord et devrons traverser le lac en bâteau. On verra ! Le groupe de scouts me dépasse, je les redépasse également.
Nous continuons, ça monte, ça descend, ça monte au soleil sans ombre. Il y a peu de rivière pour Quito, et il ne veut pas boire dans sa gamelle. Il me fait du souci.
En arrivant à Merligen, il y a une fontaine d'eau potable, super, quelle joie, j'en profite pour remplir mon Camel bag pour ne pas avoir la même mauvaise nouvelle que la veille. Je dois sortir la moitié de mon sac à doc sur la route pour atteindre le Camel bag... Quito ne boit toujours pas malgré sa soif évidente. Puis enfin nous arrivons au lac. Quito peut enfin boire et se baigner, nous faisons une courte pause, je dois me forcer à manger, je n'ai pas faim. Nous continuons et prendrons le bateau soit à Gunten soit à Oberhofen. Et de nouveau nous atteignons une montée, puis une descente (les deux me font souffrir !). On est seuls sur ce sentier, c’est magnifique et magique ! Et déjà la nouvelle montée : une très longue montée d'escaliers au soleil. Elle m'achève, je dois faire une pause toutes les 5 marches. C’est décidé, nous prendrons donc le bateau dès que possible, à Gunten.
Lors d'une pause à l'ombre les scouts arrivent et profitent de la même ombre que nous. Nous commençons à discuter. Ils font aussi 4 jours sur le Jakobsweg. Et déjà ils repartent, tous ensemble, je me sens triste. Et seule.
A Gunten nous avons une heure avant de prendre le bateau. Je profite pour jouer avec Quito au lac, il peut nager et nous retournons attendre à l'ombre. J'ai peur d'une insolation.
Quito, qui est un chien difficile et plein de folie, est exemplaire durant ce voyage. Il me fait plaisir.
Nous prenons le bateau, arrivons à Spiez et je profite d'un verre sur une terrasse. Puis nous montons jusqu'à la chambre. Je suis fatiguée, mes muscles sont tendus, mes hanches et mes épaules me font terriblement souffrir mais je suis fière de nous et heureuse ! Nous avons parcouru plus de 25 km.
Le matin je me sens en pleine forme et suis toute excitée par cette nouvelle journée à venir. Après la première sortie de Quito dans Interlaken, quelques courses et un copieux petit déjeuner (seule également) nous repartons. A peine quitté Interlaken que mon sac à dos me fait déjà souffrir, dès les premiers instants ! Aller ça va vite aller mieux. Nous reprenons le chemin n° 4. Quito est plein de motivation. Il fait plaisir à voir.
Nous dépassons un groupe d’une vingtaine de jeunes scouts allemands. Rapidement le chemin monte, quelle horreur, je sens la fatigue de la veille. Le paysage change mais est toujours grandiose, nous avons maintenant le Niesen en face. J'ai prévu de dormir dans une chambre d'hôte à Spiez mais ne sais pas encore exactement d'où nous prendrons le bateau, en effet nous longeons la rive Nord et devrons traverser le lac en bâteau. On verra ! Le groupe de scouts me dépasse, je les redépasse également.
Nous continuons, ça monte, ça descend, ça monte au soleil sans ombre. Il y a peu de rivière pour Quito, et il ne veut pas boire dans sa gamelle. Il me fait du souci.
En arrivant à Merligen, il y a une fontaine d'eau potable, super, quelle joie, j'en profite pour remplir mon Camel bag pour ne pas avoir la même mauvaise nouvelle que la veille. Je dois sortir la moitié de mon sac à doc sur la route pour atteindre le Camel bag... Quito ne boit toujours pas malgré sa soif évidente. Puis enfin nous arrivons au lac. Quito peut enfin boire et se baigner, nous faisons une courte pause, je dois me forcer à manger, je n'ai pas faim. Nous continuons et prendrons le bateau soit à Gunten soit à Oberhofen. Et de nouveau nous atteignons une montée, puis une descente (les deux me font souffrir !). On est seuls sur ce sentier, c’est magnifique et magique ! Et déjà la nouvelle montée : une très longue montée d'escaliers au soleil. Elle m'achève, je dois faire une pause toutes les 5 marches. C’est décidé, nous prendrons donc le bateau dès que possible, à Gunten.
Lors d'une pause à l'ombre les scouts arrivent et profitent de la même ombre que nous. Nous commençons à discuter. Ils font aussi 4 jours sur le Jakobsweg. Et déjà ils repartent, tous ensemble, je me sens triste. Et seule.
A Gunten nous avons une heure avant de prendre le bateau. Je profite pour jouer avec Quito au lac, il peut nager et nous retournons attendre à l'ombre. J'ai peur d'une insolation.
Quito, qui est un chien difficile et plein de folie, est exemplaire durant ce voyage. Il me fait plaisir.
Nous prenons le bateau, arrivons à Spiez et je profite d'un verre sur une terrasse. Puis nous montons jusqu'à la chambre. Je suis fatiguée, mes muscles sont tendus, mes hanches et mes épaules me font terriblement souffrir mais je suis fière de nous et heureuse ! Nous avons parcouru plus de 25 km.
Jour 3 | Spiez
Après une excellente nuit, plusieurs cafés et un bon petit déjeuner nous repartons, il nous faut déjà 2 km pour atteindre la route N°4, et déjà ça monte. Je sens la fatigue. Quito lui ne semble pas la sentir. C'est le matin il fait frais. Nous avons un bon rythme. Les paysages changent. Bientôt nous passons sur un pont suspendu, tout se passe bien. Les paysages deviennent vallonnés.
Il fait de plus en plus chaud, j'ai l'impression que nous n'avançons pas... La pause est prévue à Amsoldingen où il devrait y avoir une fontaine. Gentiment nous nous rapprochons.
On arrive à l'église. Il y a un parc, pleins de randonneurs, une fontaine d'eau potable. C'est parfait, on fera le plein. Le moral est bon. Nous sympathisons avec une dame de Glarus qui marche aussi mais en groupe. Elle nous complimente sur notre complicité avec Quito. Cela me fait chaud au coeur. C'est vrai qu'il est exemplaire durant cette grande randonnée. Elle me complimente aussi sur mon courage, seule avec le chien et ce sac à dos qui a l'air d’être si lourd...
Ils repartent. Je profite encore un peu de la pause et bientôt il sera aussi l’heure pour nous de repartir.
Les paysages sont complètement différents mais toujours aussi beaux. Nous avons dernière nous le Mönch, l'Eiger et la Jungfrau.
Il n'y a pas d'ombre, c'est dur. Quito souffre, de plus en plus.
Maintenant il me réclame des pauses tous les 50 mètres. Il ne marche plus devant moi mais à côté. J’apprends de passants que nous ne sommes qu’à 30 minutes d’un ruisseau. Quito pourra se baigner. Je le motive du mieux que je peux à tenir le coup jusque là. Les pauses qu'il m’obligent à faire me font remarqué que moi aussi je souffre, j’ai très mal à la cheville.
Puis enfin nous arrivons au ruisseau, ombragé, quel bonheur, Quito en profite.
Aller encore 7 km. C’est long ! Nous continuons et arrivons à Wattenwil. Je pense sérieusement à arrêter. Car je crains une tendinite de la cheville.
Je fais une pause, et nous reprenons notre chemin : environ 45 minutes de montée jusqu'à la ferme réservée pour la nuit. Nous commençons à monter. J'ai mal. Et Quito refuse de monter ! Il se couche à l'ombre et ne fait plus un pas en avant. Par contre il accepte la descente. C'est décidé : nous rentrons en bus et train (2h30 de trajet et 4 changements…).
Pleins d’émotions m’envahissent. La tristesse d’avoir fini cette incroyable aventure, la reconnaissance que je dois à Quito d’avoir été là à mes côtés, la satisfaction des 80 km parcourus en 3 jours.
Cela aura été formidable ! Je rentre fatiguée mais heureuse ! Et ne pense qu’à repartir =)
Après une excellente nuit, plusieurs cafés et un bon petit déjeuner nous repartons, il nous faut déjà 2 km pour atteindre la route N°4, et déjà ça monte. Je sens la fatigue. Quito lui ne semble pas la sentir. C'est le matin il fait frais. Nous avons un bon rythme. Les paysages changent. Bientôt nous passons sur un pont suspendu, tout se passe bien. Les paysages deviennent vallonnés.
Il fait de plus en plus chaud, j'ai l'impression que nous n'avançons pas... La pause est prévue à Amsoldingen où il devrait y avoir une fontaine. Gentiment nous nous rapprochons.
On arrive à l'église. Il y a un parc, pleins de randonneurs, une fontaine d'eau potable. C'est parfait, on fera le plein. Le moral est bon. Nous sympathisons avec une dame de Glarus qui marche aussi mais en groupe. Elle nous complimente sur notre complicité avec Quito. Cela me fait chaud au coeur. C'est vrai qu'il est exemplaire durant cette grande randonnée. Elle me complimente aussi sur mon courage, seule avec le chien et ce sac à dos qui a l'air d’être si lourd...
Ils repartent. Je profite encore un peu de la pause et bientôt il sera aussi l’heure pour nous de repartir.
Les paysages sont complètement différents mais toujours aussi beaux. Nous avons dernière nous le Mönch, l'Eiger et la Jungfrau.
Il n'y a pas d'ombre, c'est dur. Quito souffre, de plus en plus.
Maintenant il me réclame des pauses tous les 50 mètres. Il ne marche plus devant moi mais à côté. J’apprends de passants que nous ne sommes qu’à 30 minutes d’un ruisseau. Quito pourra se baigner. Je le motive du mieux que je peux à tenir le coup jusque là. Les pauses qu'il m’obligent à faire me font remarqué que moi aussi je souffre, j’ai très mal à la cheville.
Puis enfin nous arrivons au ruisseau, ombragé, quel bonheur, Quito en profite.
Aller encore 7 km. C’est long ! Nous continuons et arrivons à Wattenwil. Je pense sérieusement à arrêter. Car je crains une tendinite de la cheville.
Je fais une pause, et nous reprenons notre chemin : environ 45 minutes de montée jusqu'à la ferme réservée pour la nuit. Nous commençons à monter. J'ai mal. Et Quito refuse de monter ! Il se couche à l'ombre et ne fait plus un pas en avant. Par contre il accepte la descente. C'est décidé : nous rentrons en bus et train (2h30 de trajet et 4 changements…).
Pleins d’émotions m’envahissent. La tristesse d’avoir fini cette incroyable aventure, la reconnaissance que je dois à Quito d’avoir été là à mes côtés, la satisfaction des 80 km parcourus en 3 jours.
Cela aura été formidable ! Je rentre fatiguée mais heureuse ! Et ne pense qu’à repartir =)
Plusieurs jours de marche, sac à dos, seule avec mon chien Quito… Cela fait plus d'une année que ce challenge / projet me trottait dans la tête….
Au départ je pensais faire plusieurs étapes du chemin des crêtes du Jura, mais après quelques recherches j'ai dû abandonner cet itinéraire pour diverses raisons. Je me suis donc décidée pour la Via jacobi, au travers de cette magnifique région qu’est l’Oberland Bernois pour ce week end de l’Ascension 2016 !
Jour 1 | Brünigpass – Interlaken
Cela représente environ 30 km. Mon ami a voulu nous (Quito et moi) amener au Brünigpass en voiture. Le chemin depuis Yvonand, aux aurores, me paraît long, très long, je stresse, j'ai peur, peur d'avoir oublié quelque chose. Ai-‐je aussi pensé à tout pour Quito? J’espère, lui qui n’a rien demandé !
Cela représente pour moi un grand challenge ! Les distances, le dénivelé, mais aussi mon sac à dos de 19.1 kg (avec notamment la nourriture pour Quito!) et les soirées seule.
Une fois arrivés, après une pause café au col voici – enfin – l'heure de partir. J'ai promis de retenir mes larmes, c'est dur mais l'excitation que le moment M du jour J soit arrivé est plus forte et nous nous quittons sans larmes. Quito est prêt et tire déjà sans se retourner. C'est parti !!
Cela commence par une montée légère puis une belle descente. Mon sac me fait déjà souffrir. Comment vais – je tenir les 4 jours avec ces 19.1 kg? Nous continuons et faisons une première pause dès que nous arrivons au bord du lac de Brienz. C'est grandiose ! Et la météo est avec nous. Nous continuons notre route, en montée par la rive droite du lac. Les paysages sont à couper le souffle. Je redoute le pont suspendu à venir vers le km 15 (j'ai le vertige). Par chance un couple avec 2 chiens l'emprunte juste avant nous, je profite du moment pour les suivre de très très près, ne pas regarder en bas et foncer! C'est bon, il est derrière !
Ensuite le chemin redescend au bord du lac, j'en profite pour faire la pause de midi, courte, il nous reste du chemin.... Qui remonte, à nouveau, plus les km avancent plus c'est dur. Les petites pauses deviennent de plus en plus fréquentes, le rythme ralenti, Quito souffre de la chaleur. J’ai le temps de réfléchir… La pensée du jour sera qu’il faut parfois être seule pour apprécier la valeur d'être à deux !
Le chemin descend et nous apercevons – déjà – Interlaken. A ce moment là je m'aperçois que mon Camel bag est vide ! J'ai soif et je n'ai plus d'eau. J'ai déjà bu 3 litres. Quito lui a souvent pu boire dans les ruisseaux, au lac et dans les fontaines. J'hésite entre filtrer l'eau du port ou l'eau des WC publics. On devient moins douillet dans ces moments là. J'opte pour l'eau des WC publics. Nous arrivons à l'hôtel réservé à Interlaken. Une surprise de mon ami m’attend : un Rivella frais, que du bonheur ! Mais la surprise m’émeut et je ne peux retenir mes larmes après une journée comme celle-‐ci. Maintenant il me faut gérer la solitude le soir au restaurant. Tout se passe très bien et bientôt vient l’heure de dormir. La nuit sera courte car le sommeil est difficile à trouver, malgré la fatigue.
Cela représente environ 30 km. Mon ami a voulu nous (Quito et moi) amener au Brünigpass en voiture. Le chemin depuis Yvonand, aux aurores, me paraît long, très long, je stresse, j'ai peur, peur d'avoir oublié quelque chose. Ai-‐je aussi pensé à tout pour Quito? J’espère, lui qui n’a rien demandé !
Cela représente pour moi un grand challenge ! Les distances, le dénivelé, mais aussi mon sac à dos de 19.1 kg (avec notamment la nourriture pour Quito!) et les soirées seule.
Une fois arrivés, après une pause café au col voici – enfin – l'heure de partir. J'ai promis de retenir mes larmes, c'est dur mais l'excitation que le moment M du jour J soit arrivé est plus forte et nous nous quittons sans larmes. Quito est prêt et tire déjà sans se retourner. C'est parti !!
Cela commence par une montée légère puis une belle descente. Mon sac me fait déjà souffrir. Comment vais – je tenir les 4 jours avec ces 19.1 kg? Nous continuons et faisons une première pause dès que nous arrivons au bord du lac de Brienz. C'est grandiose ! Et la météo est avec nous. Nous continuons notre route, en montée par la rive droite du lac. Les paysages sont à couper le souffle. Je redoute le pont suspendu à venir vers le km 15 (j'ai le vertige). Par chance un couple avec 2 chiens l'emprunte juste avant nous, je profite du moment pour les suivre de très très près, ne pas regarder en bas et foncer! C'est bon, il est derrière !
Ensuite le chemin redescend au bord du lac, j'en profite pour faire la pause de midi, courte, il nous reste du chemin.... Qui remonte, à nouveau, plus les km avancent plus c'est dur. Les petites pauses deviennent de plus en plus fréquentes, le rythme ralenti, Quito souffre de la chaleur. J’ai le temps de réfléchir… La pensée du jour sera qu’il faut parfois être seule pour apprécier la valeur d'être à deux !
Le chemin descend et nous apercevons – déjà – Interlaken. A ce moment là je m'aperçois que mon Camel bag est vide ! J'ai soif et je n'ai plus d'eau. J'ai déjà bu 3 litres. Quito lui a souvent pu boire dans les ruisseaux, au lac et dans les fontaines. J'hésite entre filtrer l'eau du port ou l'eau des WC publics. On devient moins douillet dans ces moments là. J'opte pour l'eau des WC publics. Nous arrivons à l'hôtel réservé à Interlaken. Une surprise de mon ami m’attend : un Rivella frais, que du bonheur ! Mais la surprise m’émeut et je ne peux retenir mes larmes après une journée comme celle-‐ci. Maintenant il me faut gérer la solitude le soir au restaurant. Tout se passe très bien et bientôt vient l’heure de dormir. La nuit sera courte car le sommeil est difficile à trouver, malgré la fatigue.
Jour 2 | Interlaken – Gunten puis bateau jusqu'à Spiez
Le matin je me sens en pleine forme et suis toute excitée par cette nouvelle journée à venir. Après la première sortie de Quito dans Interlaken, quelques courses et un copieux petit déjeuner (seule également) nous repartons. A peine quitté Interlaken que mon sac à dos me fait déjà souffrir, dès les premiers instants ! Aller ça va vite aller mieux. Nous reprenons le chemin n° 4. Quito est plein de motivation. Il fait plaisir à voir.
Nous dépassons un groupe d’une vingtaine de jeunes scouts allemands. Rapidement le chemin monte, quelle horreur, je sens la fatigue de la veille. Le paysage change mais est toujours grandiose, nous avons maintenant le Niesen en face. J'ai prévu de dormir dans une chambre d'hôte à Spiez mais ne sais pas encore exactement d'où nous prendrons le bateau, en effet nous longeons la rive Nord et devrons traverser le lac en bâteau. On verra ! Le groupe de scouts me dépasse, je les redépasse également.
Nous continuons, ça monte, ça descend, ça monte au soleil sans ombre. Il y a peu de rivière pour Quito, et il ne veut pas boire dans sa gamelle. Il me fait du souci.
En arrivant à Merligen, il y a une fontaine d'eau potable, super, quelle joie, j'en profite pour remplir mon Camel bag pour ne pas avoir la même mauvaise nouvelle que la veille. Je dois sortir la moitié de mon sac à doc sur la route pour atteindre le Camel bag... Quito ne boit toujours pas malgré sa soif évidente. Puis enfin nous arrivons au lac. Quito peut enfin boire et se baigner, nous faisons une courte pause, je dois me forcer à manger, je n'ai pas faim. Nous continuons et prendrons le bateau soit à Gunten soit à Oberhofen. Et de nouveau nous atteignons une montée, puis une descente (les deux me font souffrir !). On est seuls sur ce sentier, c’est magnifique et magique ! Et déjà la nouvelle montée : une très longue montée d'escaliers au soleil. Elle m'achève, je dois faire une pause toutes les 5 marches. C’est décidé, nous prendrons donc le bateau dès que possible, à Gunten.
Lors d'une pause à l'ombre les scouts arrivent et profitent de la même ombre que nous. Nous commençons à discuter. Ils font aussi 4 jours sur le Jakobsweg. Et déjà ils repartent, tous ensemble, je me sens triste. Et seule.
A Gunten nous avons une heure avant de prendre le bateau. Je profite pour jouer avec Quito au lac, il peut nager et nous retournons attendre à l'ombre. J'ai peur d'une insolation.
Quito, qui est un chien difficile et plein de folie, est exemplaire durant ce voyage. Il me fait plaisir.
Nous prenons le bateau, arrivons à Spiez et je profite d'un verre sur une terrasse. Puis nous montons jusqu'à la chambre. Je suis fatiguée, mes muscles sont tendus, mes hanches et mes épaules me font terriblement souffrir mais je suis fière de nous et heureuse ! Nous avons parcouru plus de 25 km.
Le matin je me sens en pleine forme et suis toute excitée par cette nouvelle journée à venir. Après la première sortie de Quito dans Interlaken, quelques courses et un copieux petit déjeuner (seule également) nous repartons. A peine quitté Interlaken que mon sac à dos me fait déjà souffrir, dès les premiers instants ! Aller ça va vite aller mieux. Nous reprenons le chemin n° 4. Quito est plein de motivation. Il fait plaisir à voir.
Nous dépassons un groupe d’une vingtaine de jeunes scouts allemands. Rapidement le chemin monte, quelle horreur, je sens la fatigue de la veille. Le paysage change mais est toujours grandiose, nous avons maintenant le Niesen en face. J'ai prévu de dormir dans une chambre d'hôte à Spiez mais ne sais pas encore exactement d'où nous prendrons le bateau, en effet nous longeons la rive Nord et devrons traverser le lac en bâteau. On verra ! Le groupe de scouts me dépasse, je les redépasse également.
Nous continuons, ça monte, ça descend, ça monte au soleil sans ombre. Il y a peu de rivière pour Quito, et il ne veut pas boire dans sa gamelle. Il me fait du souci.
En arrivant à Merligen, il y a une fontaine d'eau potable, super, quelle joie, j'en profite pour remplir mon Camel bag pour ne pas avoir la même mauvaise nouvelle que la veille. Je dois sortir la moitié de mon sac à doc sur la route pour atteindre le Camel bag... Quito ne boit toujours pas malgré sa soif évidente. Puis enfin nous arrivons au lac. Quito peut enfin boire et se baigner, nous faisons une courte pause, je dois me forcer à manger, je n'ai pas faim. Nous continuons et prendrons le bateau soit à Gunten soit à Oberhofen. Et de nouveau nous atteignons une montée, puis une descente (les deux me font souffrir !). On est seuls sur ce sentier, c’est magnifique et magique ! Et déjà la nouvelle montée : une très longue montée d'escaliers au soleil. Elle m'achève, je dois faire une pause toutes les 5 marches. C’est décidé, nous prendrons donc le bateau dès que possible, à Gunten.
Lors d'une pause à l'ombre les scouts arrivent et profitent de la même ombre que nous. Nous commençons à discuter. Ils font aussi 4 jours sur le Jakobsweg. Et déjà ils repartent, tous ensemble, je me sens triste. Et seule.
A Gunten nous avons une heure avant de prendre le bateau. Je profite pour jouer avec Quito au lac, il peut nager et nous retournons attendre à l'ombre. J'ai peur d'une insolation.
Quito, qui est un chien difficile et plein de folie, est exemplaire durant ce voyage. Il me fait plaisir.
Nous prenons le bateau, arrivons à Spiez et je profite d'un verre sur une terrasse. Puis nous montons jusqu'à la chambre. Je suis fatiguée, mes muscles sont tendus, mes hanches et mes épaules me font terriblement souffrir mais je suis fière de nous et heureuse ! Nous avons parcouru plus de 25 km.
Jour 3 | Spiez
Après une excellente nuit, plusieurs cafés et un bon petit déjeuner nous repartons, il nous faut déjà 2 km pour atteindre la route N°4, et déjà ça monte. Je sens la fatigue. Quito lui ne semble pas la sentir. C'est le matin il fait frais. Nous avons un bon rythme. Les paysages changent. Bientôt nous passons sur un pont suspendu, tout se passe bien. Les paysages deviennent vallonnés.
Il fait de plus en plus chaud, j'ai l'impression que nous n'avançons pas... La pause est prévue à Amsoldingen où il devrait y avoir une fontaine. Gentiment nous nous rapprochons.
On arrive à l'église. Il y a un parc, pleins de randonneurs, une fontaine d'eau potable. C'est parfait, on fera le plein. Le moral est bon. Nous sympathisons avec une dame de Glarus qui marche aussi mais en groupe. Elle nous complimente sur notre complicité avec Quito. Cela me fait chaud au coeur. C'est vrai qu'il est exemplaire durant cette grande randonnée. Elle me complimente aussi sur mon courage, seule avec le chien et ce sac à dos qui a l'air d’être si lourd...
Ils repartent. Je profite encore un peu de la pause et bientôt il sera aussi l’heure pour nous de repartir.
Les paysages sont complètement différents mais toujours aussi beaux. Nous avons dernière nous le Mönch, l'Eiger et la Jungfrau.
Il n'y a pas d'ombre, c'est dur. Quito souffre, de plus en plus.
Maintenant il me réclame des pauses tous les 50 mètres. Il ne marche plus devant moi mais à côté. J’apprends de passants que nous ne sommes qu’à 30 minutes d’un ruisseau. Quito pourra se baigner. Je le motive du mieux que je peux à tenir le coup jusque là. Les pauses qu'il m’obligent à faire me font remarqué que moi aussi je souffre, j’ai très mal à la cheville.
Puis enfin nous arrivons au ruisseau, ombragé, quel bonheur, Quito en profite.
Aller encore 7 km. C’est long ! Nous continuons et arrivons à Wattenwil. Je pense sérieusement à arrêter. Car je crains une tendinite de la cheville.
Je fais une pause, et nous reprenons notre chemin : environ 45 minutes de montée jusqu'à la ferme réservée pour la nuit. Nous commençons à monter. J'ai mal. Et Quito refuse de monter ! Il se couche à l'ombre et ne fait plus un pas en avant. Par contre il accepte la descente. C'est décidé : nous rentrons en bus et train (2h30 de trajet et 4 changements…).
Pleins d’émotions m’envahissent. La tristesse d’avoir fini cette incroyable aventure, la reconnaissance que je dois à Quito d’avoir été là à mes côtés, la satisfaction des 80 km parcourus en 3 jours.
Cela aura été formidable ! Je rentre fatiguée mais heureuse ! Et ne pense qu’à repartir =)
Après une excellente nuit, plusieurs cafés et un bon petit déjeuner nous repartons, il nous faut déjà 2 km pour atteindre la route N°4, et déjà ça monte. Je sens la fatigue. Quito lui ne semble pas la sentir. C'est le matin il fait frais. Nous avons un bon rythme. Les paysages changent. Bientôt nous passons sur un pont suspendu, tout se passe bien. Les paysages deviennent vallonnés.
Il fait de plus en plus chaud, j'ai l'impression que nous n'avançons pas... La pause est prévue à Amsoldingen où il devrait y avoir une fontaine. Gentiment nous nous rapprochons.
On arrive à l'église. Il y a un parc, pleins de randonneurs, une fontaine d'eau potable. C'est parfait, on fera le plein. Le moral est bon. Nous sympathisons avec une dame de Glarus qui marche aussi mais en groupe. Elle nous complimente sur notre complicité avec Quito. Cela me fait chaud au coeur. C'est vrai qu'il est exemplaire durant cette grande randonnée. Elle me complimente aussi sur mon courage, seule avec le chien et ce sac à dos qui a l'air d’être si lourd...
Ils repartent. Je profite encore un peu de la pause et bientôt il sera aussi l’heure pour nous de repartir.
Les paysages sont complètement différents mais toujours aussi beaux. Nous avons dernière nous le Mönch, l'Eiger et la Jungfrau.
Il n'y a pas d'ombre, c'est dur. Quito souffre, de plus en plus.
Maintenant il me réclame des pauses tous les 50 mètres. Il ne marche plus devant moi mais à côté. J’apprends de passants que nous ne sommes qu’à 30 minutes d’un ruisseau. Quito pourra se baigner. Je le motive du mieux que je peux à tenir le coup jusque là. Les pauses qu'il m’obligent à faire me font remarqué que moi aussi je souffre, j’ai très mal à la cheville.
Puis enfin nous arrivons au ruisseau, ombragé, quel bonheur, Quito en profite.
Aller encore 7 km. C’est long ! Nous continuons et arrivons à Wattenwil. Je pense sérieusement à arrêter. Car je crains une tendinite de la cheville.
Je fais une pause, et nous reprenons notre chemin : environ 45 minutes de montée jusqu'à la ferme réservée pour la nuit. Nous commençons à monter. J'ai mal. Et Quito refuse de monter ! Il se couche à l'ombre et ne fait plus un pas en avant. Par contre il accepte la descente. C'est décidé : nous rentrons en bus et train (2h30 de trajet et 4 changements…).
Pleins d’émotions m’envahissent. La tristesse d’avoir fini cette incroyable aventure, la reconnaissance que je dois à Quito d’avoir été là à mes côtés, la satisfaction des 80 km parcourus en 3 jours.
Cela aura été formidable ! Je rentre fatiguée mais heureuse ! Et ne pense qu’à repartir =)